Carnet de route

Lundi 01/04/2024 : col de Bramousse (12km/1000mD+)
Le 01/04/2024 par Vincent Héritier
Une fois les voitures chargées, après le petit déjeuner, nous prenons la direction des gorges du Guil que nous remontons sur quelques kilomètres. Le temps est encore mitigé. Il a un peu neigé durant la nuit, tant est si bien que nous devons rouler derrière la saleuse qui ouvre la route devant notre convoi. Un petit éboulement entrave même la route en rive droite du Guil. Ne pouvant accéder au hameau de Bramousse, nous nous garons donc directement après le pont de Bramousse pour démarrer la randonnée. Certains d’entre nous ayant un timing serré et des impératifs en fin de journée, nous nous fixons comme objectif premier les Chalets de Bramousse et éventuellement le col, mais au plus tard à midi, nous ferons demi-tour pour regagner les voitures et le point de départ.
Jusqu’au hameau, la pente est raide. Pas de temps de chauffe, nous entrons directement dans le vif du sujet sous la conduite d’Annie qui prend les devants du groupe uni. Nous ferons les groupes une fois parvenus au hameau et après une petite pause, le temps de reprendre notre souffle. Le hameau est comme figé, presque désert à cette époque de l’année. Nous passons devant la jolie chapelle, le four à pain communal et de jolies fontaines rénovées, moment choisi pour séparer les groupes, comme les jours précédents. Très vite après le hameau, la neige fait son apparition sur la piste forestière qu’emprunte le GR58 – tour du Queyras. Mais ce qui est le plus frappant, ce sont ces mouvements de terrain : les petits ruisseaux ont emporté des parties entières de la pistes, des arbres même. La violence des intempéries sévit également dans les Hautes-Alpes et les petits ruisseaux aujourd’hui inoffensifs se sont transformés en torrents dévastateurs, sortant de leurs lits.
Nous chaussons donc les raquettes à environ 1600m d’altitude. L’épaisseur de neige au sol est d’abord bien humide et collante sous nos raquettes, mais très vite, sous le couvert de la forêt les raquettes deviennent indispensables pour faciliter notre progression. Derrière, nous pensons que la trace doit être difficile à faire par nos traceurs, aux vues des 15 à 20cm de neige fraiche dans lesquels se plantent nos bâtons. Et aux avant-postes, en effet, Vincent commence à s’employer pour progresser dans cette poudreuse. La récompense aux efforts de chacun arrive quelques minutes avant de rejoindre les Chalets de Bramousse : le soleil fait son apparition et révèle un vallon chargé de neige de toute beauté. Lorsque chacun de nous découvre les Chalets, ce n’est qu’émerveillement. Ces bâtisses en bois, isolées de tout à cette époque de l’année dans ce vallon reculé, ont quelque chose d’une autre époque.
Les groupes 1 et 2 se suivent à quelques minutes les uns des autres. Au regroupement, Annie et Denis estiment que l’on peut encore avancer 1h30 en direction du col. Il reste 400m de dénivelé environ et presque 2,4km. Seul hic dans l’histoire : c’est cette neige profonde dans laquelle il faut tracer. Les 2 Vincent se mettent au défi de rejoindre le col de Bramousse. Plus ils avancent plus l’épaisseur de neige augmente, rendant la mission délicate. Mais ils ne baissent pas les bras et en moins d’1h30, les 2 chasse-neige arrivent au col à bout de force. Ils sont vite rejoints par les groupes 1 et 2, qui les remercie de tous les efforts consentis, à 2 dans presque 40cm (50cm par endroit) de neige. Derrière, Annie et Denis ont pu mener une allure régulière dans une belle trace qui cherche à enrouler les cassures de pente. Puis quelques instants après c’est Gabriel et son 3ème groupe qui nous rejoignent tous au col. Une bien belle conclusion à cette journée que de voir tout le monde ou presque réunis au col en guise de dernière journée de ce beau week-end dans le Queyras.
Nous retournons prendre la pause repas aux Chalets, au soleil, face à ces paysages majestueux et en moins de temps qu’il n’a fallu pour arriver au col, nous voici de retour aux voitures. Nous sommes tous ravis d’avoir pu réaliser 3 jolies courses dans ce massif enchanteur qu’est le Queyras. Merci à nos encadrants qui nous permettent à chaque sortie de progresser en sécurité et veillent sur nous tels des anges-gardiens. Enfin, un immense MERCI à Annie qui, comme chaque année, nous organise un séjour de Pâques dans des lieux magnifiques. Nous nous sommes régalés dans une ambiance conviviale et bienveillante et avons tous bien profité de ces 3 jours en montagne. Des journées comme celles-ci, on en redemande. Merci encore et à très vite.