Carnet de route

2024_03_24 – Tête de Colombier, St-Dalmas-le-Selvage
Le 24/03/2024 par Vincent Héritier
G1 & G2 : Tête du colombier (2758m) – 16,5km/1300mD+
G3 : Col de la Braïssa (2599m) – 14km/1100mD+
Nous sommes 17 ce matin au rendez-vous de Saint-Martin-du-Var à prendre la route vers St-Dalmas-le-Selvage derrière nos encadrants dévoués Gabriel, Jacques et Vincent. C’est déjà la 3ème fois de la saison que nous nous rendons aux confins des Alpes-Maritimes, à St-Dalmas et pour cette fois, nos encadrants ont ciblé le col de la Braïssa. Le printemps pointe le bout de son nez sur le parking déjà irradié par les rayons du soleil. Ils ne sont pas de trop pour nous réchauffer car, avouons-le, il ne fait pas chaud ce matin : le vent fera office de 21ème homme, faisant chuter drastiquement les températures que nous ressentons. Et c’est assez rapidement que chacun de nous s’équipe et passe au contrôle DVA opéré par Michel ce matin.
Une jolie file de raquettistes traverse le village de St-Dalmas encore endormi, en direction du sentier de Sestrière. Et naturellement, d’un seul groupe, nous passons à 3 petits groupes où chacun de nous peut trouver son rythme pour la longue ascension qui se profile. Le 1er groupe sera mené par Vincent secondé par Mario. Juste derrière Jacques suit. Un peu plus loin, Gabriel et Michel ferment la marche de la colonne. Très vite, il nous est possible de délester nos sacs des raquettes qui y sont fixées. La piste de Sestrière est recouverte de neige à partir de 1600m d’altitude. Le concerto sur neige dure peut débuter : les pointes crissent sur la neige suite au regel nocturne.
La première vraie pause intervient après 4km de marche, au niveau du pont de Sestrière. Le doux soleil est là pour éviter que nous nous refroidissions pendant que nous prenons un petit encas. Les groupes 1 et 2 arrivent avec quelques minutes d’écart, Gabriel, lui mène la cadence, moins de 10min derrière. Lorsqu’il arrive au pont, il peut apercevoir les derniers membre du groupe 2 s’éloigner à peine plus haut dans la forêt. Nous commençons à ouvrir grands les yeux. Même après plusieurs années de pratique, aucun d’entre nous ne se lasse d’une forêt en hiver traversée par un petit court d’eau. C’est magique, surtout quand on s’aperçoit de l’épaisseur de neige accumulée là où la rivière coule et laisse visible les différentes couches de neige.
Nous sortons de la forêt au niveau de la cabane de la Braisse, fièrement gardée par des mélèzes millénaires. Plutôt que de suivre le petit goulet, nous préférons emprunter la crête main gauche, mais très vite, il nous faudra retourner sur la trace du sentier d’été car nous entrons dans la zone « tétra-quiet ». Il reste alors 300m de dénivelé positif avant de rejoindre le col et 2 gros raidards. Mais n’ayons crainte, nos encadrants cherchent toujours le meilleur moyen pour adoucir la pente et nous faire avaler facilement tous ces mètres de dénivelé.
Vincent et son groupe sont les premiers au col de la Braïssa. Ils se couvrent très vite car Eole redouble de violence. Vincent annonce à la radio qu’il tente de monter sur le 1er ressaut au sud, vers la Tête du Colombier. Les espoirs de sommet semblent s’envoler devant la violence du vent qui souffle sans répit. Puis, sans trop savoir pourquoi, sur cette croupe, le vent s’estompe et laisse les 5 membres du groupe 1 rejoindre le sommet du Colombier, juste sous la Tête de Sanguinière. Une fois en haut, Vincent l’annonce à Jacques et Gabriel. Jacque montera avec quelques membres du groupe 2, Gabriel récupèrera les moins téméraires face aux conditions difficiles et s’arrêtera avec son groupe au niveau du col. De là, la vue est superbe sur la Grande Séolane et le vallon de Sanguinière très chargé en neige. Au sommet, le Viso se laisse apercevoir. Michel, pour qui s’est une première à la Tête du Colombier avouera avoir découvert un très peau point de vue sur les montagnes environnantes.
Les 3 groupes se retrouvent pour déjeuner sur la neige sous le col de la Braïssa, bien abrités du vent. Les discussions vont bon train et se poursuivent pendant la descente. Plusieurs petits groupes d’allure se forment, comme à la montée. Nos encadrants veillent à ce que personne ne s’éloigne du groupe et s’intercalent entre nous pour ce long retour vers St-Dalmas. Le déplacement du soleil donne de nouveaux aspects aux différentes montagnes qui nous entourent. Ce soleil radieux nous comble, d’autant que le vent semble s’être calmé cet après-midi. Parfait pour nous retrouver sur le parking du village autour des bons gâteaux de nos habiles pâtissières et une fois n'est pas coutume des cookies de Stéphane. Un grand bravo à nos 2 nouveaux du jours : Valérie et Jean-Christophe. Encore une belle journée concoctée par nos encadrants, qui décidément, trouvent souvent l’endroit où il fallait être. Rendez-vous très vite pour de nouvelles escapades. Merci à tous.