Carnet de route

Cime du Mercantour dimanche 26 mars 2023 11km/1280mD+
Le 26/03/2023 par Heritier Vincent
C’est le printemps et malgré le changement d’heure raccourcissant la nuit d’une précieuse heure de sommeil, nous sommes 15 au rendez-vous dominical de Saint-Martin-du-Var. Le redoux semble s’installer. Mais où trouver de la neige en quantité suffisante pour nos raquettes ? Cèderons-nous aux sirènes d’Isola 2000 ? Denis et Vincent ont un autre projet : la Cime du Mercantour, sortie annulée quelques semaines plus tôt en raison d’une mauvaise météo.
Arrivés au Boréon, nos encadrants se concertent et tranchent : nous laisserons les raquettes dans les coffres. Ainsi allégés, Vincent prend la tête du groupe. Nous sommes rapidement dans le vif du sujet à l’attaque du vallon des Erps. Le sentier ne lambine pas à faire des zig et des zag inutiles, il monte droit dans la pente. Lorsque nous sortons de la forêt, la vue commence à se dégager mais l’invité surprise se manifeste déjà. Nous devrons composer avec le vent.
Il n’y a vraiment aucun répit aujourd’hui, pas la moindre portion de plat ou de faux-plat (même montant) pour reprendre son souffle. La suite de la montée se déroule dans un environnement nettement plus minéral. Heureusement, nos encadrants parviennent à jongler entre les langues de neige afin d’éviter les passages de blocs, toujours délicats où les trous sont légion.
Une petite pause salvatrice pour se requinquer et observer la suite. Fiouf nous ne sommes pas encore au bout de nos peines d’autant que la pente se redresse encore sous nos pieds. Moment choisi par Vincent pour lancer « on passe les crampons. » A l’arrière, Denis et Michel rassemble le reste du groupe et devant, Gaby et Vincent observent les couloirs qui se dressent face à nous. A gauche c’est moins raide, on va y aller tonent-ils. Ils sondent Denis par radio interposée. A droite, c’est plus raide sur la fin. Contre toute attente, c’est à droite que nous irons pour « se faire plaisir » (pour reprendre les mots de Denis).
3 traceurs se détachent : Vincent H, Vincent M. et Christian. Jacques mènera la seconde partie du groupe en tapant encore plus fort les marches dans le mur de neige. Il sera suivi de Denis et enfin Michel qui ferme la marche. Quelle belle bagarre contre la gravité. Nous sommes tous contents de prendre pieds sous le sommet et de profiter de ces beaux paysages dans une ambiance montagne accentuée par les nuages.
Un rapide aller/retour jusqu’au sommet : la partie terminale du sommet est déneigée. Nous décidons de descendre la partie raide en balcon au-dessus du lac du Mercantour avant de manger (mais aussi pour profiter d’une combe plus abritée). Michel ouvre la voie tandis que nos autres encadrants nous permettent de passer en sécurité le petit passage raide. L’arrivée au lac du Mercantour est un pur régal visuel : de l’eau de fonte commence à s’accumuler sur la glace encore présente. Les quelques rares rayons de soleil fond scintiller cette eau turquoise. De nombreux sourires illuminent nos visages. Nous mangerons sous le déversoir du lac et une véritable petite tempête de grésille viendra nous déloger. Nous apercevons à peine le lac de Cerise trop concentrés sur nos pas. Comme dira Michel « heureusement que le printemps est là pour nous faire gouter à la neige qui tombe et aux bourrasques de vent, car en plein hiver c’était grand soleil. » Il nous faut rester vigilent jusqu’aux voitures afin d’éviter toute glissade inutile sur les aiguilles de mélèzes humides et les racines et pierres mouillées.
Et pour bien finir cette journée déjà réussie, nous dégustons le bon gâteau au chocolat de Gabrielle, les sablés à la noix de coco de Christine et quelques biscuits. De quoi reprendre des forces bien méritées après cette sortie musclée. Merci à tous nous encadrants de nous rassurer dans les passages délicats et de dénicher de beaux itinéraires chaque semaine. On adore.