Carnet de route

Dimanche 19 mars 2023 – Pas du Trem – 10,2km/1000mD+2480m

Le 19/03/2023 par Vincent Héritier

Rien ne va plus ce matin. Mais où est donc passé le soleil printanier ? Les prévisions météo s’accordent toutes sur un ciel voilé voire quelques averses de pluie et neige mêlées. 22 courageux se retrouvent cependant au rendez-vous matinal de Saint-Martin pour prendre la direction de la vallée de la Gordolasque. Au menu du jour, un sacré morceau : la Cime du Diable par le vallon des Verrairiers. Au moins, au premier coup de vent, personne ne risque de s’envoler tellement les sacs sont lestés aujourd’hui : raquettes, crampons bien rangés, piolet, casque et baudrier. Nos encadrants ont chacun un brin de corde.

Il faut redoubler d’effort pour s’élever au-dessus de la rivière par l’étroit et sinueux sentier qui mène au vallon des Verrairiers. En tête de la file, Denis imprime la cadence et chacun trouve son rythme en évitant racines et pierres qui roulent. Après 300m d’ascension qui mettent tout le monde dans l’allure, au niveau de la petite clairière, décision est prise de passer sur la gauche, en laissant la « sente d’été » traditionnellement glacée. La pente se redresse et nous prenons enfin pied dans le large vallon.  « On chausse les crampons » lance Vincent. Ah ! un peu moins lourds les sacs.

Au loin, la Cime du Diable joue à cache-cache avec les nuages qui l’enlacent parfois quelques instants. Le Pas du Trem semble encore loin dans ce véritable chaos rocheux. Il n’y a pas vraiment de bonne trace, juste une moins mauvaise qui évite des « monta calla » usantes à répétition. Au détour de plusieurs méga-blocs, le Pas du Trem s’est rapproché, encore un dernier effort à fournir pour profiter d’un court répit. Ça crépite dans les radios : « Pierre où es-tu ? », « on suit à bonne distance ». Mais déjà les premiers atteignent le Pas du Trem.

Là, c’est l’agitation des grands jours : on sort les casques, on enfile les baudriers et on chausse les crampons pendant que les cordées se forment… La suite, c’est par ici. Mais où se cache la cime ? Bien masqué par la brume, le Diable nous réserverait-il une autre surprise. Très vite, les 2 cordées de tête menées par Vincent et Denis s’arrêtent sans avoir pu atteindre la première épaule. La pente est raide (et c’est pire au-dessus) La neige c’est transformé en de la glace vive, et les crampons ne mordent presque pas… Pour la sécurité de tous, la décision est prise par nos 2 leaders d’arrêter la progression. Mais comme nous sommes motivés comme jamais, Denis propose de nous exercer aux techniques de montées et descentes de pentes « un peu » raide pour gagner en assurance à l’avenir. Démonstration puis chacun se plie avec application aux exercices.

A 13h, voyant les copains redescendre de la cime du Trem, nous décidons également de les rejoindre et ensemble nous rejoignons, la salle à manger, sous le col. La pause repas sera écourtée au strict minimum, la faute à un vent froid descendant des sommets et à la brume de plus en plus présente. La météo s’avèrerait-elle exacte ? La visibilité s’est nettement dégradée et le relief se confond avec la brume occasionnant quelques chutes sans gravité. Il est déjà l’heure de raccrocher les raquettes sur le sac quand quelques flocons font leur apparition dans le ciel de la Gordolosque.

Tout juste le temps de rejoindre les voitures et de nous changer que la pluie s’invite à la table du goûter, agrémentée des gâteaux de Christine et Magali, du chocolat noir de Jacques et des kumquats de Gabriel.  Une belle journée, sans sommet. Mais l’essentiel n’est pas là. Chaque cordée a pu revoir encordement et  progression et s’entrainer sur les techniques de cramponnage, donnant quelques idées à nos encadrants qui vont nous réserver quelques surprises sur des prochaines sorties, n’en doutons pas.







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