Carnet de route

W.E. Estenc 1er jour Pointe Côte de l'âne
Le 07/03/2020 par Collon Gabriel
Samedi : Pointe Côte de l’Âne : dénivelée = 1000 m distance = 13 km
N’ébruitons pas cette grande nouvelle : il y a un coin du département où la neige est tombée en abondance, et de la bonne ! Soie sous les raquettes, velours pour nos ménisques, paillettes pour nos yeux !
Lorsqu’il a créé ce petit paradis qu’est Estenc, le Grand Architecte de l’Univers a forcément dû penser au bonheur des raquettistes et skieurs à venir… Tous ces vallons qui convergent vers les sources du Var sont tellement taillés sur mesure pour les plaisirs hivernaux !
Gabriel et Denis le savent bien. Aussi nous proposent-ils deux jours de bonheur « blanc-bleu », avec nuit intermédiaire à la Cantonnière, détail qui confère évidemment une étoile « verte » supplémentaire à cet ordre du jour… Annie et Patrick sont des nôtres, Laurence et Fred ont préféré les Louiqs.
La pointe Côte de l’Âne n’a jamais été inscrite au programme de la section, mais… le temps n’était pas encore venu, et la belle se faisait désirer… Jusqu’à ce samedi où toutes les planètes ont été enfin alignées : la météo, la neige, et la motivation des candidats à l’ascension. Et lorsqu’on chausse aux voitures, c’est toujours excellent pour le moral !
Nous atteignons les cabanes de Sanguinière en longeant la zone « Tétras quiet » pour une pause ravitaillement, regroupement, déshabillage. Laissons ces volatiles se reproduire en paix : maintenant, ça va monter. Direction le vallon de la Roche Trouée. Devant, nos traceurs s’activent dans la forêt. Filles, garçons, tout le monde y passe. La quantité de neige est conséquente, et la progression est lente. Un avantage : pas de trainards. La pente se fait plus raide. Nous quittons le vallon par la gauche et prenons nos distances de sécurité.
Un petit replat est atteint, mais il y a nettement moins de neige sur les crêtes, elles sont dégarnies. Nous laissons nos raquettes pour les crampons. Devant, Denis cherche le bon passage à travers les rochers qui affleurent. Nous atteignons le petit collet terminal. Vu d’ici, la fière pointe ressemble à une enfilade de rochers empilés. Nous en resterons là. A tour de rôle et à son rythme, tout le monde arrivera au bout.
Quel arrière-plan ! La Sanguineirette, le Trou de l’Âne, Fort Carrat sont à portée de voix, toujours aussi impressionnants et austères. Sur ce petit dôme, pas de vent : idéal pour reprendre des forces… Allez ! il est temps de redescendre, de récupérer nos raquettes et de taquiner cette belle poudre dans la forêt.
La douche chaude est tellement relaxante… Mais la douche froide est tellement vivifiante… il y en a pour tous les goûts ! Certains se font masser, d’autres font des étirements dans le couloir, chacun son tour. Cathy, la gardienne, nous a préparé un repas végétarien : un seul bémol, le curry de petits légumes était beaucoup trop épicé pour la plupart d’entre-nous : dommage ! Nous regagnons dortoirs ou chambres, après avoir une dernière fois admiré une belle lune étincelante qui réactive nos fantasmes récurrents de rando-lune …