Carnet de route

col de frémamorte

Sortie :  Col de Fremamorte du 26/01/2020

Le 26/01/2020 par Gabriel Collon

G1 et 2 :  distance : 14 kilomètres Dénivelée : 1000 mètres

 

L'ami Tony, son autorité de chef-né et son sourire nous manquent... Mais Gabriel et Denis, aidés de Michel, redoublent d'efficacité pour compenser son absence, et tenter de canaliser notre enthousiasme matinal toujours un peu brouillon... Tout le monde en voiture : "Salèse !"

Direction le Boréon, ses forêts, ses loups et, espérons-le, ses neiges ! Si nous levons les yeux au ciel, ô tristesse, on ne voit que des nuages noirs sur fond de nuages gris, ou des nuages gris sur fond de nuages blancs. Mais si nous abaissons le regard sur nos raquettes, ô espoir, la neige est là dès le parking, de la vraie neige, même pas de la glace : on en avait presque perdu l'habitude. Contrôle des DVA et, par la même occasion, comptage de la cohorte : 31 personnes, toutes pressées de se réchauffer en commençant à marcher.

Denis cherche quelqu'un pour porter "le brin", emporté au cas où tous les clignotants passeraient au vert, nous ouvrant la route vers la cime de Frémamorte. "Un jeune! un volontaire !" Comme il n'y a que Jean qui remplisse les deux conditions à la fois, c'est à lui que revient le privilège de porter "le brin". Et la troupe démarre en direction du col de Salèse, qui a été inventé par un Bon Dieu montagnard pour chauffer les jarrets des randonneurs sur skis, raquettes ou grosses chaussures, avant la confrontation avec les choses sérieuses qui se cachent (comme toujours en montagne), un peu plus haut.

Les deux groupes atteignent ensemble le col, lieu où nous nous livrons rituellement à diverses manipulations à base de bonnets, gants, gourdes, pruneaux, crème solaire et autres cacahuètes.

Et nous poursuivons notre montée en direction de Camp Soubran, sous un petit grésil morose et persistant. Tout comme nous, d'ailleurs : moroses, mais persistants. Les nuages sont parfois si denses que même la cime de Frémamorte, pourtant si proche, n'est pas visible. Tant pis, cap sur le col, ce serait déjà un bien beau lot de consolation !

Après un moment de perplexité et d'observation attentive du manteau neigeux, il est décidé de tenter l'ascension du col à raquette. Le G1 de Denis attaque les dernières pentes et y trace pour les suivants une longue série de zigzags efficaces, qui nous font prendre des mètres et des mètres à chaque traversée. Une bonne demi-heure de rude grimpette en perspective. Gabriel, pensif, laisse échapper "c'est un bon 30%"...  Quant à Jean-Claude, il nous remonte le moral en constant que c'est pentu, ET en dévers, Et même gelé par endroits !

           Même pas peur ! De zig en zag, nous nous élevons vers ce col à 2615 mètres, frontière entre les nuages français et les nuages italiens, qui se ressemblent d'ailleurs comme deux gouttes de pluie. Le froid est vif, la visibilité très médiocre : décision est prise à l'unanimité d'en rester là pour aujourd'hui. Inutile de prendre des risques inconsidérés pour aller planter le drapeau du CAF au sommet de la cime de Frémamorte...

           Le G1 commence sa redescente, toujours prudemment. Et toujours à raquette. Dans un chassé croisé si précis qu'il semble chorégraphié, G1 et G2 se croisent dans la partie haute de la pente, les uns redescendant direct azimut vers le bas, les autres montant en longues traversées vers la droite, vers la gauche, vers la droite, vers la gauche. Le spectacle doit valoir le coup, vu d'en face !

 

           Les difficultés principales étant désormais derrière nous, la halte pique-nique est votée, sur un terrain plat, propice au déballage des victuailles. Mais le froid nous tourne autour avec une insistance de malotru. On essaye bien de mettre en application les préconisations de Michel, adepte de la méthode Coué : "Comme j'ai chaud, je suis sur la plage, oh ! le joli palmier", etc... mais la réalité s’avère plus convaincante : nous ressemblons surtout à une bande de pingouins sur la banquise, tous tournés dans le même sens, dos au vent, couvant entre nos pattes, en guise d'œuf, notre sac à dos...

           Le retour se fait par un itinéraire passant un peu plus à l'est que celui de la montée : de belles pentes, de la bonne neige, un rythme de nature à réchauffer le plus gelé des pingouins... Attention toutefois à la neige sous-jacente, toujours gelée, qui grince parfois sous les raquettes, sans cohésion avec la petite couche de fraîche qui la masque.

Arrivés au col de Salèse pour l'ultime rush vers les voitures, nos encadrants ne peuvent pas s'empêcher, les incorrigibles, d'opter pour leur raccourci fétiche, direct vers la piste en contrebas ! Aujourd'hui, la neige est bonne : on a connu tellement pire, parfois, à ce même endroit...

           Le pot de fin de journée nous réunit aux Tilleuls de Lantosque, où nous avons nos aises et nos habitudes. Les conversations qui s'étaient taries durant la randonnée, semblent se décongeler elles aussi, et la salle se remplit d'une effervescence et d'une rumeur de ruche, à laquelle ne manque que notre apiculteur préféré.

 

           Merci à nos encadrants pour cette sortie réussie. Et un grand merci à tous pour ces gâteaux et chocolats, tellement plus savoureux ici qu'à la maison parce qu'ils sont partagés, et parce qu'ils récompensent une journée d'effort et de (très) grand air.







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