Carnet de route
Pizzo d'Orméa (14.5km / 1100mD+) - Samedi 19/10/2024
Le 19/10/2024 par Vincent HERITIER
L’automne s’installe sur nos massifs apportant avec lui ses magnifiques couleurs mais aussi sa météo incertaine et capricieuse. Depuis plusieurs années, la section raquettes prépare les grandes manœuvres hivernales avec un week-end de randonnée automnale, histoire, d’une part, retrouver les copains après la trêve estivale mais aussi vérifier si nos corps ne sont pas trop rouillés. Cette année, un groupe de 16 raquettistes, allégés des accessoires hivernaux, et sous la pluie inattendue, prend la direction de la haute vallée du Tanaro dans le Piémont italien. Les sourires illuminent les accolades de retrouvailles malgré le crachin et c’est sous les directives de Vincent que 5 véhicules prennent la direction du colle di Nava pour une petite pause-café avant de rejoindre le hameau de Quarzina, départ de la rando du jour devant nous mener au Pizzo d’Orméa.
Quarzina, petit hameau accroché aux flancs ensoleillés de la vallée du Tanaro. Le village semble encore endormi quand Gabriel se mue en chef d’orchestre pour garer tous les véhicules dans un minimum de places. Il faut dire qu’ici, l’espace est compté. Le soleil encore timide annonce une belle journée : les forets alentours sont magnifiques avec ces couleurs automnales. Une fois tout le monde équipé, Vincent se place en tête du groupe qui se met en marche à travers les rues désertes du village. Nous quittons rapidement le hameau de Quarzina et prenons de l’altitude dans une jolie forêt de châtaigniers avant d’en sortir pour découvrir de belles prairies où quelques vaches sont encore en estive.
Sur ces plateaux calcaires, l’attention de certains d’entre nous se porte plutôt vers les pieds des résineux que vers les cimes environnantes. Il se murmure que quelques champignons seraient comestibles à côté de toutes ces amanites : pieds-bleus et sanguins. Mais ce n’est pas l’heure de les ramasser. Plus nous montant et plus les paysages changent laissant apercevoir une longue croupe, avant qu’un nuage, le nuage, l’unique, celui qui va nous suivre durant ces deux journées de randonnée. Nous subissons d’abord un léger crachin puis nous entrons dans le nuage. Le taux d’humidité monte en flèche, nous ne voyons plus rien à part nos pieds. Nous devons redoubler de vigilence pour suivre nos leaders qui veillent avec quelques regroupements. Le vent souffle fort lui aussi, faisant regretter Denise d’avoir oubliée ses gants à la maison.
Nous arrivons à un collet, la balise se dévoile au dernier moment. Il reste moins de 100mD+ avant le sommet. Un dernier regroupement pour attaquer grouper la partie terminale de l’ascension. On nous a promis un final rocheux : il est là. D’abord des blocs à enjamber puis enfin ce petit pas, équipé d’une corde fixe : un bloc nous désaxe, pour le dépasser. Heureusement que plusieurs bonnes prises nous permettent de le franchir sous l’œil bienveillant de nos encadrants qui veille au grain. Le sommet est atteint après 3h petites heures de montée (environ 1050mD+). Quant à la vue, comment dire ? Merci petit nuage, tu nous masque un paysage certainement magnifique. Au lieu de ça, nous ne voyons que la croix sommitale. Le temps de prendre quelques photos et que les plus frileux s’agacent qu’il est temps de redescendre en quête d’un espace abrité.
Après la pause repas, nous regagnons rapidement des altitudes plus propices à la flânerie où les discussions reprennent activement, une fois sortis de ce nuage. Le regroupement général s’opère aux voitures, sous le soleil. De là, nous prenons la direction du hameau de Upega où nous poserons nos valises à la Locanda d’Upega. Un accueil chaleureux nous est réservé par Richard. Nous nous regroupons autour d’une boisson chaude pour le gouter et quelques gourmandises nous attendent. Pendant ce temps-là, nous encadrants discutent du programme de la saison raquettes : idées de sortie, week-end à organiser, disponibilité de chacun. L’occasion aussi d’échanger autour des cursus de formation et des directives de la fédération. Le repas est servi à 19h30, et Italia rime avec pizza. Certains d’entre nous se laisseront tenter par cette prima colazione, tandis que les autres resterons sage avec une soupe très roborative. Le repas se termine par un délicieux génépi de l’année, servi par Gérard. Il est temps de se reposer avant la deuxième journée, demain, avec nous l’espérons un beau soleil pour découvrir autrement ce joli parc du Marguareis.
