Carnet de route

Dimanche 12mars - Corne de Bouc 2415m => 15.5km 1160mD+

Le 12/03/2023 par Heritier Vincent

Ce matin, prenons des forces. Nous sommes prévenus : un petit couloir nous attend pour rejoindre la Corne de Bouc. Une fois encore, crampons et raquettes seront sur le sac au moment du départ. Gabriel en bon chef de troupe, prend la tête du groupe afin d’éviter un départ trop rapide, afin que tout le groupe puisse faire la boucle dans son intégralité. Les ravages de la Tempête Alex sont encore visibles dans les vallons de la Nauque et de Gias Vioré.

Plus nous progressons sur la piste forestière plus la neige et la glace gagne du terrain. La vigilance est de mise. Certains préfèrent même passer les crampons pour ne pas tomber. La progression est longue est monotone. Du coin de l’œil, nous pouvons apercevoir les impressionnantes barres rocheuses de la Corne de Bouc. Quand, enfin, un vallon semble bien enneigé. Nous sommes au pied du vallon de Colle Rousse. Denis et Vincent s’éloignent pendant que le reste du groupe profite de cette pause au soleil entre les mélèzes pour se ravitailler et boire un peu. A leur retour, ils se montrent optimistes et emballés pour la suite : il y a de la neige partout et des traces de ski descendent du vallon. C’est décidé, nous tentons l’ascension du Pas de Colle Rousse. Seul Pierre un peu fébrile préfère rebrousser chemin.

Le vallon est magnifique, nous ouvrons grand nos yeux mais très vite, nous sentons notre souffle se faire plus court. Au fil des minutes, la pente se redresse malgré les lacets très réguliers tracés par Vincent, en tête, suivi par Edouard et Denis. A presque 150m de dénivelé positif du col, on s’arrête. Il est temps d’enfiler les crampons. La tension est palpable. On sait qu’il reste une sacrée portion de montée et que c’est raide. Quelques doutes par-ci par-là sur la position des lanières mais finalement, tout le groupe est prêt à se lancer vers la crête de la Corne de Bouc, bien groupé derrière nos 2 encadrants, en tête du groupe. La cadence baisse, le faux-pas est interdit. La neige est bonne, sans être trop dur et petit à petit les mètres nous séparant du soleil et de la crête diminuent. Il faudra franchir une pente proche des 45° pour déboucher sur la crête. Une belle bataille pour tous. Quel plaisir de pouvoir se dépasser et suivre nos encadrants dans ces sorties. Seul Christian, en délicatesse avec ses chaussures un peu trop souples reste en retrait. Heureusement, Elsa est là en bon ange-gardien. Denis ira même la seconder pour finir l’ascension.

Même si le panorama est splendide et que nous sommes tous ravis d’être parvenus jusqu’ici au bout de l’effort, pas question d’en rester là. Le point côté 2455m nous appelle : il reste encore 150mD+ pour arriver au point le plus élevé de la sortie. La faim ralentie les troupes mais l’arrivée au sommet est un pur moment de régal. Les appareils photos crépitent dans tous les sens. Kallisté là-bas, les îles de Lérins et l’Estérel par-là. La belle Malédie et même le Mont Blanc se fraye un chemin entre les sommets du Mercantour. Nous essayons de nous isoler du vent sur ce vaste plateau calcaire le temps de la pause repas mais les rafales auront raison de la sieste, d’autant que nous ne sommes pas encore rentré.

De la Pointe de la Corne de Bouc (2414m), Denis annonce c’est par là. Et que vois-t-on : une belle crête à suivre. Seul point négatif : elle est sèche. Nous la suivons un moment avant de plonger dans le vallon de Gias Vioré où, tous, irons gouter la fraicheur de la neige. En effet, les glissades et trous ne nous épargnent pas. Nous louvoyons entre les mélèzes et petits vallons, derrière Vincent. Pas facile de se repérer, tout se ressemble ici mais sans nous en apercevoir, nous voilà de retour sur la piste quittée ce matin. La boucle est bouclée. Il ne reste qu’à rejoindre les voitures et Pierre qui nous guettent.

Ainsi s’achève ce beau week-end ensoleillé du côté de Castérino. Deux très belles courses réalisées, longues et différentes l’une de l’autre. Les yeux brillent encore autour de quelques gourmandises et d’un verre de Kéfir. Merci à tous nos encadrants pour l’organisation sans faille et aussi de nous permettre d’évoluer en montagne en sécurité et de nous permettre de découvrir ces cimes et sommets. La cohésion et la bonne humeur qui règne parmi nous permet à nos efforts d’être récompensés par ces bons moments passés tous ensemble.