Carnet de route

Bocchino dell'Aseo 2292m (10.5km / 1100mD+) - Dimanche 20/10/2024
Le 20/10/2024 par Vincent HERITIER
Une fois levé, nos regards se portent vers le ciel : certains modèles météo annoncent la pluie, d’autres un temps clément. Pour le moment, le ciel est dégagé sur Upega, ce qui redonne le sourire à tous au moment de déguster un bon café ou cappuccino à l’italienne. Nous quittons la Locanda d’Upega non sans remercier chaleureusement l’équipe aux manettes pour leur accueil et la qualité des repas proposés. Une très bonne adresse : nous y étions venus durant l’hiver 2016. Comme le temps passe vite ! Et on me souffle dans l’oreillette que nous n’attendrons pas si longtemps pour revenir dans cette contrée isolée…
Départ du village de Viozène (1240m d’altitude). Nous admirons l’architecture de ce joli village et grimpons une piste carrossable qui nous amène à 1km du refuge du Mongioie, car aujourd’hui, nous prenons la direction de la cime de Mongioie (2630m), l’un des points les plus hauts du massif du Marguareis. Nous remontons les alpages où nous entendons encore quelques cloches : les troupeaux de vaches ne sont pas encore redescendus des estives. Nous nous amusons à les deviner entre les feuillus dorés. Plus haut, on devine de belles falaises. C’est dans cette direction que se trouve la cime, parfaitement invisible pour l’heure. Dans notre dos, la mer Méditerranée et le soleil, mais plein nord, nous retrouvons le même nuage que la veille et son humidité ne tarde pas à nous encercler.
La première partie de l’ascension est aussi la plus raide, jusqu’au point côté 2090m, Piano dell’Olio. Là, une fois sortie de la forêt, le paysage change du tout au tout. Fini les alpages et la forêt, bienvenu au royaume des pierres. Nous découvrons un plateau calcaire et devinons par moment le sentier qui se hisse et se perd entre les blocs dans un décor minéral typique du karst du Marguareis. Le crachin et le vent nous arrive en pleine face et c’est en courbant l’échine que nous progressons tant bien que mal, résignés à ne rien voir. Puis, soudain, ce n’est plus un crachin qui tombe mais une véritable averse, douchant nos espoirs de sommet pour aujourd’hui. Car à l’unisson, une fois parvenus au niveau de la balise Bocchino dell’Asea (2292m), déjà complètement trempés, nous décidons de rebrousser chemin pour regagner des altitudes à la météo plus clémente. Il ne sert à rien de poursuivre et tenter la boucle envisager dans ces conditions, d’autant que la suite nous réserve une longue traversée en crête exposée aux fureurs du vent et de la pluie.
C’est finalement sur une restanque et en compagnie d’un taureau (ou d’un bœuf : nous n’irons pas vérifier) que la pause repas est décrété par Denis : un bel espace abrité du vent où chacun essaye de faire sécher un peu sa veste, maintenant que nous sommes sortis de ce nuage. Même si nous ne sommes pas parvenus jusqu’au sommet, nous sommes tous ravis de ces deux randos proposées par nos encadrants. Deux belles journées pour reprendre le rythme de la montagne et préparer de la meilleure des manières l’arrivée prochaine de l’or blanc. Découvrir ou redécouvrir ce petit coin de paradis. Mais une chose est sûre, il faudra revenir trainer nos godillots dans ce secteur pour profiter des paysages, car hélas, une fois en altitude, nous n’aurons pas pu voir grand-chose. La saison des neige peut commencer, nous sommes prêts, nos encadrants sont prêts et en forme également. Ils nous réservent de belles sorties. Merci à tous pour cette belle organisation et cette convivialité qui fait plaisir à revoir après ces quelques mois. Rendez-vous en décembre, raquettes aux pieds.