Carnet de route

Traversée des Monges jour #1 de Barles à Authon (20km – 1220mD+) 15/02/25
Le 15/02/2025 par Vincent HERITIER
La traversée du massif des Monges. Ces mots résonnent dans nos têtes depuis le mois de décembre et ce week-end que nous propose Denis. Traverser le massif des Monges, entre le village de Barles et celui de Authon, dans le département des Alpes-de-Haute-Provence. Un week-end sportif avec 2 grosses journées au programme, la première, ce samedi, étant la plus copieuse. Cet alléchant programme aura certainement freiné quelques adhérents à rejoindre le groupe puisque nous serons seulement 12 à répondre présents à l’appel de Denis dans ce beau projet. Après un départ matinal de St-Martin-du-Var nous effectuons une pause-café à St-André-les-Alpes où les thermomètres de nos voitures s’affolent : -7°C. Heureusement, à Barles le mercure a entamé sa remontée et le centre-village quai-désert nous sert de point de départ. Denis profite que nous sommes tous en train de nous équiper pour échanger quelques mots rapides avec un autochtone. La nouvelle tombe : on laisse les raquettes dans les coffres ! Visiblement il y a peu de neige sur les crêtes et nos crampons devraient suffire.
Top départ à 9h45 pour rejoindre le gîte des Monges à Authon. La première partie se déroule sur une large piste ce qui nous permet de nous échauffer calmement derrière Denis qui ouvre la voie. La première pause intervient au hameau de Vaux et sa belle petite chapelle. C’est aussi à partir de là que le sentier se rétrécit pour devenir un single qui serpente au bord d’un petit torrent que nous allons devoir traverser à plusieurs reprises, ce qui vaudra à Jacqueline une belle cabriole heureusement sans bobo à part un rafraichissement imprévu dans une eau bien glaciale. Satanée pierre gelée. Une pause s’impose pour lui permettre d’enfiler un haut sec. Les 300 derniers mètres de dénivelé avant le col de Clapouse (1692m) sont plus raides sur un agréable sentier bordé de genêts et lavandes séchées odorantes. La neige commence alors à faire son apparition sur le sentier nous obligeant à redoubler de prudence.
Une fois rendus au col de Clapouse, Denis nous donne la directive de passer les crampons pour la suite de la progression. La neige dure recouvre toute l’épaule qui contourne une imposante face rocheuse : la face nord du sommet des Monges nous fait face. C’est à ce moment que Gabriel, en méforme renonce à poursuivre l’aventure avec le groupe. Il nous rejoindra à Authon en voiture. Cette traversée vers la Croix de Veyre est de toute beauté sous ce soleil radieux mais le groupe commence à s’étirer avec la pause repas qui se fait de plus en plus ressentir mais Denis l’affirme : on s’arrête sur la crête. Encore 100 bons mètres de dénivelé positif et après les montées ne seront plus qu’un mauvais souvenir. Derrière, en serre-file depuis le début de la journée, Vincent veille sur les derniers d’entre nous en les encourageants du mieux qu’il peut.
La pause est la bienvenue : cette longue ascension (déjà 1000mD+ d’avalés depuis le départ) et l’heure tardive (13h30) nous ont éprouvés même si nous savons que la route est encore longue avant de pouvoir se reposer au gîte d’Authon. Mais profitons de la pause pour nous requinquer et admirer ces magnifiques paysages qui se découvre petit à petit. Dans la radio, Gaby nous avertit qu’il est à 2km de Barles, tout va bien pour lui. En reprenant notre marche, Denis nous indique le sommet de Coste-Belle c’est là, à gauche le sommet des Monges (prévu demain). Nous ne sommes pas encore rendus ! Heureusement, Denis nous rassure, il ne reste presque plus rien à monter nous allons progresser plus vite. Et c’est vrai. La crête défile plus vite que les longues portions montantes que nous venons d’affronter. Les 2 Vincent et Jean-Christophe s’offre même un crochet express jusqu’au sommet des Monges (2115m) tout en gardant un œil sur la colonne qui progresse 2 courbes de niveau en dessous.
Le groupe se rassemble au sommet de Coste-Belle pour une photo de groupe et nous prenons le temps de détailler la table d’orientation. Les sommets du Dévoluy nous rappellent des souvenirs. Quant à ces montagnes massives et lointaines, ce sont les Ecrins, magnifiques. On aperçoit même les collines de Pagnol (Garlaban) et le massif de la Sainte-Victoire. Quel panorama. Mais ne nous attardons pas. Le chemin vers Authon est encore long avec cette longue crête à négocier. Nous traçons en versant nord, sur une bonne neige durcit mais les adrets sont complètement sec, même à 2000m d’altitude, rendant les paysages encore plus spectaculaires. Nous suivons la crête du Raus jusqu’à au col de la Sapie et devons négocier plusieurs monta cala qui finissent par nous prendre les dernières forces. Le groupe s’étire mais l’élastique ne rompt pas avec la bascule tant attendu qui arrive. La descente commence par un sentier sinueux en forêtpuis très vite nous rejoingnons une piste forestière jusqu’à l’entrée de Authon.
Le gite est là, une colonne de fumée s’échappe de la cheminée. La promesse d’une agréable soirée. Nous nous hâtons de rentrer car dehors, la température chute d’un coup. Est-ce l’heure tardive (presque 18h) ou la proximité avec la rivière ? Les deux probablement. Nous nous répartissons entre les dortoires et chambres après un agréable accueil par les propriétaires. Chacun vacque à ses occupations et nous nous retrouvons dans le salon marocain autour d’un bon petit verre et un excellent repas : des ravioles maison accompagné d’une sauce champignon. Nous ne tardons pas à gagner notre lit : la journée a été harassante et demain le sera tout autant.