Carnet de route

Pointe Colette et Tête Mercière

Sortie :  Isola 2000 du 19/01/2020

Le 19/01/2020 par Gabriel Collon

Pointe Colette (2150m) – Col et Tête Mercière (2491m)

Distance 14km et 1000mD+ (150mD+ bonus pour la Tête Mercière)

En bons habitués, le groupe raquettes parvient à se rassembler parmi la cohue qui règne une fois encore sur le parking de St-Martin-du-Var. Jacques et Vincent contrôlent la présence des 20 inscrits à la sortie du jour : direction Isola 2000 pour notre petite troupe une fois les consignes données pour se retrouver dans la station.

De 2°C à Isola-Village, la température s’abaisse progressivement à -8°C en station ! « Je ne veux pas y aller » entend-t-on par ici, « j’ai froid aux mains »par-là. Aujourd’hui, nous devrons affronter des conditions hivernales. Car depuis le début de la saison, on avait presque oublié les effets du froid : la météo se charge de nous rappeler que nous sommes encore en plein cœur de l’hiver en ce 19 janvier. Seuls les yeux dépassent lorsque Michel s’écarte du groupe pour contrôler les DVA. Quel courage de rouvrir la veste et sortir ses doigts des gants le temps que la troupe s’élance en file indienne.

C’est Vincent qui aujourd’hui prendra la tête du groupe avec comme premier objectif le Col Mercière pour s’échauffer (2342m). Il sera bien aidé par Jacques en milieu de peloton et par Elsa et Michel qui fermeront la marche. Le rythme est régulier mais il faut déjà lutter contre des rafales de vent assez violentes qui glacent encore un peu plus les organismes. La neige vole dans le ciel. Le soleil ne parvient guère à nous réchauffer jusqu’à la première pause banane sous le col Mercière où il est bien difficile de trouver un abri au vent.

 Deux chamois d’un pelage bien noir nous jaugent du haut des anciens bunkers en ruines alors que nous nous enfonçons dans le vallon de Mercière droit dans la pente recouverte d’une épaisseur de 15 à 20cm de bonne poudreuse légère. Chacun exprime sa joie après les randos sur la neige gelée des semaines passées.

Une belle descente de près de 380mD- en slalomant entre les mélèzes dépourvus d’aiguilles, jusqu’à franchir le petit torrent descendant du Lac de Tavels. Demandez donc à Alain si elle est aussi chaude que les sources Islandaises plaisante Michel. Une marche un peu haute entraine notre camarade directement dans le ruisseau. Plus de peur que de mal heureusement. Si ce n’est qu’avec ce froid, cette baignade imprévue n’est pas forcément la bienvenue.

La pente s’élève progressivement alors que nous sommes juste sous la Pointe Colette. Mais pas question d’y monter direct azimut : c’est bien trop raide. Nous allons devoir contourner Colette par le sud. La prudence est de mise, le silence se fait lorsque nous franchissons une première ancienne avalanche. Un passage particulièrement glissant et exposé au vide obligera même Fred et Michel à tailler quelques marches et éviter les glissades comme ce fut le cas pour Marie-Françoise.

La prudence restera de mise jusqu’à enfin arriver à la confluence d’une petite épaule menant au Lac Scluos, moment choisi par Vincent pour débuter une montée régulière sous le mélézin et dans une belle poudreuse pour se mettre en appétit et se réchauffer un peu avant le repas au niveau de la Pointe Colette (2150m). Chacun trouvera une place sur les socles d’un ancien treuil. La vue de cette petite pointe est fort sympathique : sur Mollières et le Saint-Sauveur d’un côté, le Giegn et sa muraille de gneiss de l’autre ou encore sur la crête parcourue par Denis et son équipe la semaine passée entre Barn et Pépoiri.

Il est déjà temps de rebrousser chemin car la route retour vers Isola 2000 est encore longue. Une petite croupe bienvenue nous permet de regagner le sentier d’été et contourner un peu plus rapidement la Pointe Colette. La traversée du torrent de Tavels est mieux négociée qu’à l’aller. C’est à ce moment qu’on se rappelle que nous allons devoir affronter une bonne montée pour pouvoir basculer sur la station. Chacun trouve son rythme avec 2 petits groupes qui se forment. Très vite, on se rend compte que les rafales de vent ont forci nous stoppant net parfois au détour d’un zigzag.

En haut d’un petit mamelon, Jacques décide d’emmener quelques 13 courageux à l’assaut de la Tête Mercière fouettée par les rafales de vent (2491m). Elsa, Michel et Vincent, qui s’est laissé décrocher mettront le clignotant en direction du Col Mercière avec le reste du groupe. L’ensemble de la troupe rejoindra à quelques minutes d’intervalle le parking du départ après cette belle randonnée aux airs polaires. Les sourires font plaisir à voir après cette journée un peu fraiche mais oh combien agréable avec cette randonnée aux paysages variés à travers les vallons reculés aux confins de la Tinée et de Salèse.

Seul bémol : celui de ne pas trouver un bar à Isola-village ou sur la route de la Tinée pour nous accueillir et partager le pot de l’amitié. Quelques irréductibles s’arrêteront malgré tout sous le chapiteau de la boulangerie de Clans pour grignoter en cachette un succulent gâteau aux fruits rouges préparé par Marie-Françoise.