Carnet de route

Cime mercantour 2772 m 03/03/19
Sortie : Cime mercantour 2772 m du 03/03/2019
Le 03/03/2019 par Eve Denis
G1 et G2 : Dénivelée : 1300 mètres Distance : 14 kilomètres
Lorsque Gabriel nous a demandé de prévoir dans le sac sangle, mousqueton à vis et machard (que nous sommes censés avoir toujours à portée de main, soit dit en passant), nous en avons déduit que la roche de l’Abisse ne resterait peut-être pas longtemps le n°1 de nos émotions alpines, cette année…
Aujourd’hui, c’est sous un ciel parfaitement bleu que nous grimpons vers le sommet de la cime du Mercantour. Vu d’un certain point de la vallée où elle se confond avec l’Argentera, elle semble dominer le secteur, ce qui fait que les habitants ont longtemps cru qu’elle était le sommet culminant, donc emblématique, du massif, au point de leur donner le même nom : massif et cime du Mercantour. Les dix dernières minutes se grimpent à pied dans les rochers (inutile de tenter de rattraper Alix…), mais nous retrouvons un peu de neige au sommet. Maintenant, l’heure n’est plus aux agapes, aux bisous et à la rigolade : nous devons redescendre par le vallon des Erps. Et, entre la cime du Mercantour et le vallon des Erps, il nous faut emprunter un petit couloir bien enneigé, qui démarre vers la cote 2632 : c’est là que les machards vont entrer en jeu.
Tandis que Denis enfouit son piolet en guise de corps mort pour amarrer la corde, chacun ajuste sa sangle ou son baudrier, tout en révisant discrètement la leçon sur le machard. Il faut voir Jean, entouré d’une cour de dames qui ne demandent qu’à apprendre…
Annie, sans appréhension, descend la première jusqu’au deuxième relais installé par Gabriel, où nous devrons positionner le machard sur une seconde longueur de corde qui nous mènera en bas du couloir, dans les pentes plus douces du cône. À sa suite, nous descendons les uns après les autres, d’abord en marche arrière sur quelques mètres bien raides puis, dès que possible en marche avant, face à la pente: « Le piolet de Denis va tenir, il est su-per-bien enterré, oui, c’est du solide, tout ça… »
Tandis que de beaux nuages lenticulaires se forment au-dessus de notre fin de rando, nous rejoignons les voitures, fatigués, mais particulièrement ravis de notre journée. Le petit surcroît de plaisir ne viendrait-il pas du petit surcroît d’effort et de contrôle que nous avons dû fournir aujourd’hui ? Allons vite nous ressourcer sous ces arbres qui nous font toujours de l’œil le dimanche en fin d’après-midi : les Tilleuls ! Et trinquons à cette belle boucle, et à l’investissement de nos amis encadrants qui font vivre cette section et la tirent vers le haut !