Carnet de route
Mont Archas 2526m – dimanche 25/02/2024
Le 25/02/2024 par Vincent HERITIER
Il est une vallée où nous n’avons pas encore posé nos raquettes cette saison : la Vésubie. C’est donc la direction que nous avons décidé d’emprunter ce dimanche. Le Mont Archas attise les convoitises de nos encadrants mais c’est bien la météo qui est au centre de toutes les conversations ce matin. Pour quelle heure est prévu le mauvais temps ? Aurons-nous le temps de réaliser notre sortie dans de bonnes conditions ? Nul ne sait le dire. Nous ferons au mieux.
Nous sommes 26 à prendre le départ de la sortie du jour sur le parking d’hiver de Salèse dans une relative fraicheur : les thermomètres des voitures annonçant entre -4°C et -5°C, contrastant avec les températures enregistrées dimanche dernier à Saint-Dalmas-le-Selvage. C’est bien couverts que nous passons un par un au contrôle DVA opéré par Michel. Nous avançons groupé jusqu’au parking d’été où Denis choisit de s’engager le long du torrent de Salèse. Notre souplesse est mise à rude épreuve pour enjamber et passer sous les nombreux arbres couchés en travers du sentier. Nous nous regroupons au niveau des vacheries de Salèse, au soleil, pour enfin chausser les raquettes et nous séparer en 3 petits groupes.
Nous avons ensuite la chance de découvrir un vallon de Salèse dans son plus bel appareil : quelques centimètres de neige fraiche tombée hier après-midi suffisent à notre bonheur. Les mélèzes étant saupoudrés de blanc, comme du sucre glace sur un bon gâteau au chocolat. Là encore, Vincent doit chercher le meilleur passage entre les branches qui jonchent le sol. Heureusement, le vallon est large pour serpenter comme il faut. Après une courte pause sous le col de Salèse, il est temps d’emprunter la petite crête menant à la combe de la Vallette des Adus. A partir de ce moment, nous aurons tous les yeux grands ouverts devant ces paysages qui nous entourent. Nous ne savons pas où porter notre regards : vers le secteur du Lac Nègre ? Vers le Caïre Archas tout plaqué de blanc ? Nous ne sommes pourtant pas au bout de nos surprises en découvrant tous ces blocs arrondis recouverts de plusieurs centimètres de neige fraiche avec au fond le col et la crête de la Vallette des Adus.
La trace faite par nos leaders est confortable. Elle se joue du relief tortueux en enroulant les difficultés et en nous faisant découvrir ce magnifique vallon sous de jolis angles. Une annonce dans les radios : Vincent et Annie sont au col. Ils décident de chausser les crampons pour la suite de l’itinéraire. A tour de rôle, Denis et Gabriel leurs demanderont des informations sur les conditions en crête : ça souffle, la neige porte, ça monte bien. On est pas mal. On s’enfonce un peu plus dans la descente entre Adus et Archas mais déjà il faut remonter les 150mD+ qui nous séparent du sommet sur une large épaule d’orientation Nord-Ouest. Les 2 Vincent devront débaucher pas mal d’énergie pour tracer jusqu’au sommet du Mont Archas dans une neige d’une qualité inégale.
Après concertation par radio interposées, décision est prise de rentrer par le même itinéraire que la montée, au moins jusqu’au col des Adus. Vincent et Annie croise Denis et son groupe juste sous le sommet de l’Archas. Ils rejoignent Gabriel, monté avec 2 courageux en aller/retour à la cime de la Vallette des Adus. Seul Michel aura préféré descendre avec 4 participantes faire la pause casse croute au refuge des Adus avant de remonter récupérer l'itinéraire de monté et redescendre vers le parking . Les 3 groupes ne le retrouveront que sur le parking, quasi simultanément. Les groupes de Gabriel, Denis, Jacques et Vincent empruntent la trace de Michel jusqu’au refuge des Adus. La neige est excellente, la trace parfaite. Là, nous déciderons de rentrer au point de départ par le sentier d’été qui serpente dans la forêt. Quelques passages déversant nous donnerons du fil à retordre tant la sente semble abimée par les années. Sa largeur est réduite par endroit à une peau de chagrin. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises : nous découvrons les nombreux stigmates laissés par la Tempête Aline en rive droit du torrent de Salèse. Il est presque impossible de suivre le sentier sans devoir escalader sur des troncs, ramper sous des sapins géants. « C’est Indiana Jones » lancera même Vincent M. après un énième ramping. Heureusement la journée se finit dans la convivialité habituelle sur le parking où chacun revient sur cette belle journée des étoiles pleins les yeux autour d’une petite bière apportée par Philippe, l’excellent carrot-cake de Christine ou les sucreries de Sandrine et Farida. Les premières gouttes de pluie nous délogerons du parking. On aimerait que ces journées durent plus longtemps. Merci à nos encadrants pour le choix des itinéraires et les traces ? A très vite.
